Actu
alités

Notre problématique, c’est le recrutement

Actualités
26/07/2018

Franck Schawlb a repris, en 2006, les Transports Dufaur, une entreprise de transport de marchandises générales basée dans la région toulousaine. Interview du PDG.

Quel est votre parcours ?

Franck Schawlb : j’ai commencé à travailler dans le transport un peu par hasard en 1983, en poussant des cartons sur un quai de messagerie. J’ai ensuite pu évoluer grâce à l’aide d’un patron vers des postes d’exploitation, puis au commercial et, un peu plus tard, j’ai pu devenir directeur d’agence.
Jusqu’à ce qu’en 2006, je croise le chemin des frères Dufaur qui souhaitaient céder leur entreprise. Grâce à une opération de LBO, j’ai repris l’entreprise Transports Dufaur et je l’ai développée par la suite.

Dans quelles activités intervient l’entreprise ?

F. S. : nous sommes spécialisés dans le transport de marchandises générales, essentiellement en France. Nous travaillons, depuis 20 ans, avec 2 des plus grandes usines du groupe Lapeyre. Dans ce cadre, nous transportons des portes d’intérieur, des cuisines ou encore des salles de bain, que nous livrons directement dans les dépôts et les magasins Lapeyre en France.
Nous avons également d’autres activités industrielles, notamment le transport en vrac de pulvérulents dans des citernes ; la plupart du temps, il s’agit de sable pour des clients comme Weber, filiale du Groupe Saint-Gobain, ou MAPEI. Nous intervenons aussi dans le transport chimique pour le groupe BASF ainsi que dans le transport d’articles de bricolage ou de produits alimentaires pour la grande distribution (Weldom, Leroy Merlin, Auchan, etc.).
Enfin, nous faisons du transport multimodal rail-route entre Toulouse et la région parisienne (et vice versa). Malheureusement, à cause des nombreuses grèves et de la multiplication des problèmes techniques, cette activité décline d’année en année. En 2-3 ans, les volumes de caisses mobiles traitées ont ainsi été divisés par 2.
Les clients, qui étaient au départ très moteurs dans le développement de cette activité, nous imposent désormais de préférer la route. C’est vraiment dommage, car le transport pollue beaucoup et développer un métier avec une part de rail-route, c’est très valorisant, y compris à titre personnel. Là, on fait le report modal à l’envers…

Vous êtes-vous diversifiés dans d’autres activités ?

F. S. : nous développons depuis quelques années une activité de commissionnaire pour nous adapter aux besoins de plus en plus précis des clients. Comme nous n’avons pas toujours les moyens techniques d’y répondre, nous faisons appel à des confrères. Il s’agit d’une sous-traitance maîtrisée, avec des entreprises qui sont le plus souvent des membres du groupement Flo dont nous sommes adhérents depuis 2012.
Nous avons également créé il y a 2  ans une petite activité de transports frigorifiques, à l’origine pour le transport de médicaments à la demande d’un client qui souhaitait que certains trajets soient faits à température maîtrisée. Mais aujourd’hui, nous commençons à le proposer à d’autres clients qui peuvent avoir besoin de transport à température négative, en particulier pour l’alimentaire. L’activité est balbutiante, elle ne représente, pour l’instant, que 5 véhicules, mais c’est une activité dans laquelle nous croyons et qui permet une amélioration des marges d’exploitation puisque nous avons l’autorisation de rouler le week-end en frigorifique.
Enfin, depuis quelques mois, nous nous sommes lancés dans le transport en porte-voitures pour le groupe Charles André. Non pas en tant qu’organisateurs de transport, mais seulement de tractionnaires.

Quels sont vos projets de développement ? Avez-vous recours à la croissance externe ?

F. S. : après avoir racheté les Transports Dufaur en 2006, j’ai repris les Transports Meric en 2008, Actitrans en 2010, puis, fin 2013, les Transports Pagis devenus Transports TCA. La taille de l’entreprise correspond aujourd’hui aux objectifs que je m’étais fixés : entre 14-15 M€ de chiffre d’affaires et 120 à 130 personnes. C’est une dimension dans laquelle je me sens à l’aise car je connais tout mon personnel. L’idée, aujourd’hui, est plutôt de s’appuyer sur une croissance organique maîtrisée, en étant très attentif à l’évolution de l’entreprise et des marges réalisées. Notre objectif actuel est de moderniser notre outil informatique : améliorer la connexion avec les camions et les conducteurs, dépoussiérer notre site internet, mettre en place la gestion électronique de documents, etc. Nous voulons en particulier avoir la possibilité de suivre au jour le jour la marge réalisée avec chaque véhicule et chaque tournée afin d’être certains que chaque tour de roue produit par l’entreprise est rentable. Pour nous accompagner dans ces différents projets, nous avons intégré au sein de l’entreprise un ingénieur informaticien en temps partagé.
Enfin, nous sommes engagés depuis 2 à 3 ans dans une démarche qualité avec SQAS, un modèle d’assurance qualité ; cela nous tient particulièrement à cœur. Cette démarche est maintenant inscrite dans les gènes de l’entreprise et les salariés l’ont reprise à leur compte : c’est très impliquant et enrichissant.

Quelles difficultés rencontrez-vous aujourd’hui ?

F. S. : actuellement, la principale problématique dans notre métier, c’est le recrutement. Nous n’avons plus du tout de réponses à nos annonces. C’est vrai pour les conducteurs, mais aussi pour les exploitants, et c’est pire encore pour les mécaniciens. C’est un réel enjeu d’avenir car l’âge moyen dans l’entreprise se situe autour de 45 ans. Dans 10 ans, est-ce que l’entreprise disparaîtra faute de salariés ?
Mais nous ne restons pas les bras croisés à attendre que les choses changent d’elles-mêmes. Nous avons lancé plusieurs initiatives. Tout d’abord, avec le concours de l’AFT de Midi-Pyrénées, nous avons organisé un « village des métiers du transport et de la logistique » pour nous adresser aux lycéens avant qu’ils fassent leurs vœux d’orientation ainsi qu’aux jeunes qui sont encore dans leurs premières années d’études supérieures. Une quinzaine d’acteurs toulousains du transport étaient présents et plus de 2 000 personnes sont venues prendre des renseignements sur les différents métiers du transport.
Plus récemment, nous avons créé un GEIQ, un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification, pour la région toulousaine. Dans ce cadre, nous nous adressons plutôt aux personnes en difficultés, à qui nous proposons un accompagnement, avec notamment l’appui des OPCA Transport et de la DIRECCTE. Notre but : inciter ces personnes à choisir nos métiers et à les y aider en finançant leurs formations et leurs permis. Cela concerne les métiers de conducteurs, de mécaniciens ou même d’exploitants. Tout le monde aujourd’hui veut y adhérer : nous étions quelques professionnels à la première réunion et à la troisième, nous étions déjà une trentaine. Et environ 60 vœux de recrutement ont déjà été formulés.

Fiche d’identité
Dénomination : Transports Dufaur
Activité : transport de marchandises générales
Chiffre d’affaires 2017 : 13,5 M€
Agences : Saint-Alban (31), Aulnay-sous-Bois (95) et Ydes (15)


©  Les Echos Publishing - 2017
Toutes les autres actualités

#Agenda

Toutes les autres échéances

Contactez
nous

Accès formulaire détaillé
Experts-partenaires
Experts-partenaires
Experts-partenaires
Notre bureau de Seyssinet-pariset
7 rue de la poste
38170 Seyssinet-pariset
Experts-partenaires
Notre bureau de Saint jean de soudain
489 route de Lyon
38110 Saint jean de soudain
Experts-partenaires
Notre bureau de Lans en vercors
698 route du Villard
38250 Lans en vercors
04 76 04 04 04